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chapitre 1 Sainte Rita, la patronne des causes perdues

Publié le par Ulisitaladu "tous droits réservés"

  1. Ah La Salope !

     

    Il est quoi, 9h20, et je suis là, assise dans la voiture à penser à cette scène de « la vie est un long fleuve tranquille » et pour la six cent deuxième fois, je m’entends répéter « Ah La Salope » !

    C’est peut-être vulgaire, grossier mais bon, je suis au volant après tout ! J’ai bien le droit de me faire mon cinéma au sortir de ce fichu cabinet comptable, mon solde de tout compte sous le bras.

    Attention me dis-je, l’instant est empreint d’une aura de sacré, une page se tourne, un nouveau pape est appelé à régner.

    Araignée ? Tiens, tiens, j’ai si fort le sentiment de me débattre dans une toile d’araignée, religieuse qui plus est, enfin, d’étiquette – si vous ne suivez pas tous les jeux de mots présents, passés et à venir, ne désespérez pas, ça ne nuira pas grave à la compréhension – on pourrait croire que je bois (à cause du mot « étiquette ») meuh non ! Enfin, là, je bois, … de l’eau gazeuse.

    C’est nuit-grave qu’il fallait trouver, les fumeurs comprendront.

    Et « nuit-grave » me rappelle qu’il y a encore quelques jours j’étais, au dire de ma Sainte Patronne, en cure de désintoxication tabagique « Jean Joueur Spécial », sponsor des Lotus Renault en F1. C’est génial, je ne raterai plus aucun grand prix de F1 cette saison.

    A toute chose malheur est bon (vraiment bizarre cette expression non ?) dirait ma sainte Patronne Rita – tiens, ça lui va bien Rita – nous la nommerons donc ainsi pour pas qu’elle se reconnaisse – Je sais, ce n’est pas Français mais on peut causer non ? Avec Sainte Rita non, on ne pouvait pas causer, mais nous y reviendrons, enfin je pense pouvoir le faire, quand j’aurai démarré et là, comme c’est parti, nous n’y sommes pas encore.

    Non, elle m’a plutôt dit « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » et ça m’a sciée parce que c’est exactement ce à quoi je pensais à son sujet.

    Sainte Rita, n’est-ce pas la patronne des causes perdues ?

    Non, ne confondez pas avec les choses perdues, ça c’est Saint Antoine.

    Donc je suis là, sur le parking, toujours, et j’apprécie l’instant à sa juste mesure. Profond – Grave.

  2. Vais-je appeler ma copine de vipère ? Si j’ai mis, je l’avoue avec gêne, pas loin de 30 ans pour comprendre « avec ma copine de cheval » mais si, souvenez-vous « je m’éclate au Sénégal…avec ma copine de cheval », mais si, Martin Circus, années 70, jour de l’an 71 pour être exacte mais ça c’est une autre histoire –que je pourrais développer d’ailleurs car il y a un lien, lointain, mais lien tout de même avec l’instant grave que je suis en train de vivre.

  3. Parce que si je me retrouve « démissionnée » par une fascinante araignée et scotchée sur le siège sus-dit, c’est bien dans le fond suite à ce jour de l’an où je me suis, il faut le dire, un peu ennuyée au bout de 3 ou 4 heures pendant lesquelles on a essayé d’aller au-delà de 2 ou 3 accords de guitare et chanter enfin « je m’éclate – au – Sénégal ». Il n’y a pas de touches de solfège sur un clavier non Sengaeiram ? (parce que tu ne le sais pas encore mon amie, mais je pense sérieusement à toi pour taper le tapuscrit). Donc, guitares, 2, et nous, trois, mon ex-futur-mari, mon ex-futur-beau-frère et moi, ex-future-épouse démissionnante, et là, sans contrat sous le bras, juste un petit garçon de 5 ans. D’où petits boulots, toujours pas de contrat, mais si souvent hélas, petits chefs, gros cons et grande précarité.

    D’où enfin ce contrat là, enfin un, proche du CDI.

    Si proche que la tentation des prud’hommes m’a fortement saisie de stupeur (ou de stupéfaction, ça suffirait) enfin bref, étonnée, combative, et mon fils mort de rire parce qu’il m’a toujours connue compréhensive, magnanime, bienveillante, docile, voire soumise. C’est l’impression que les personnes gentilles, douces, pacifiques, donnent aux méchants-pervers-narcissiques-manipulateurs, voire même aux simplement-normalement-agressifs.

    Donc pour en revenir à ma copine de vipère, l’expression m’est venue parce qu’un jour, au travail, je lui ai demandé si ça ne l’ennuyait pas que je libère la pression en me laissant aller à être un peu langue de vipère.

    Elle a éclaté de rire

    « Eh bien, quand même, t’es normale ! Ça me rassure ».

    Depuis nous nous autorisons des dérapages venimeux, jouissifs, mais d’une correction exemplaire : nous restons vigilantes à ne pas médire au-delà des faits avérés et de la stricte vérité sans le poison de la malveillance, car franchement nous n’avons aucun venin, simplement nous cherchons l’antidote. L’humour, le rire pour nous soigner, pour réparer les dégâts et nous entraider mutuellement à sortir des toiles d’araignée. Et récemment, au bord de la déprime ou au fond de ma dépression, c’est difficile sous pression constante de prendre assez de recul pour identifier les symptômes, je cherchais un remède dans un dictionnaire d’homéopathie, et là, je tombe sur « Cimicifuga » ou Actéa Racemosa : morsures de serpent – abattement physique et psychique-, c’est étonnant non ?

    Prenant mon intuition à mon cou, je file donc à la pharmacie m’en procurer un tube, ainsi que, par pure honnêteté intellectuelle, un tube de Lachesis mutus, serpent à sonnette si ma mémoire est bonne, censé m’aider à avoir une parole impeccable (autrement dit : pas-langue-de-vipère) et soigner les émotions intenses, l’humeur dépressive ou anxieuse. Est-ce que je risque d’être poursuivie pour prescription et exercice illégal de la médecine ? Quoique ça ou diffamation, « qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse », l’essentiel est de survivre pour tenter de vivre, pas forcément heureuse parce que je n’ai rien à cacher, non si je m’y prends comme ça avec les mots mon fils n’est pas près de  comprendre les proverbes, ce qu’il faut dire c’est, je reprends, … « parce que je ne veux pas me cacher » (d’après le proverbe : Pour vivre heureux,il faut vivre caché.)

    J’explique tout, tout de suite, ou je mets un glossaire à la fin ? Non, tout de suite, je trouve le mot glossaire vraiment très laid. Il évoque quelque chose de baveux, vous ne trouvez pas ? Mon futur (futur-ex, déjà ?) éditeur pourra dire ce qu’il voudra, c’est comme ça. Je me sens de plus en plus déterminée. L’effet est nouveau, agréable, presque enivrant. Je comprends les manipulateurs si c’est ce qu’ils éprouvent en harcelant moralement leurs « victimes » !

    Je mets des guillemets un peu trop souvent, je sais, c’est lassant, mais là, pour « victimes », je peux justifier : je me sens davantage fusible, que victime ou proie ; après tout pour qu’un prédateur vive il faut des proies, et les proies ne se disent pas :

  4. « Mon dieu, c’est horrible, vite un psy sinon je ne serai rien d’autre qu’une proie toute ma vie, je suis pathétique, aaarrgh ! je vais mourir !

  5. Le prédateur :

  6. « Ah mon Dieu, c’est horrible, qu’ai-je fait ? Ne resterai-je donc qu’un sale prédateur toute ma vie ? Quel injuste destin, quelle malédiction, moi sale carnivore immature, sans aucune maîtrise de mes bas instincts, qui cherche pourtant juste une tendre et juteuse petite gazelle à me mettre sous la .., heu pardon, à prendre dans mes bras, à protéger, à câliner, à croqu… aaarrgh ! ».

  7. Il s’est suicidé le pauvre, alors vous voyez où ça mène victime / bourreau, tout ça, alors que fusible, hop, tension, sur-tension – risque de pétage de plombs, incendie, tout ça tout ça et hop, on enlève le fusible qui a sauté et on en remet un autre, un neuf. Simple, propre, mécanique, pas d’émotionnel là-dedans.

    … Et hop. Et hop… D’accord, d’accord, c’est pareil.

    Négocions : un fusible qui aurait été plusieurs fois bidouillé, renforcé avec du fil de fer (ou de plomb ?), vous n’avez jamais fait ça ? Eh bien ne le faites jamais, c’est super dangereux.

    Et puis je crois qu’on ne peut plus maintenant.

    C’est le tout jetable, ne sert qu’une fois, l’employé kleenex, le contrat unique (d’insertion)… contrat qui fait cui-cui, employeur qui fait coucou et qui, tel le coucou suisse, indique ponctuellement tous les 6 mois l’heure de la sortie.

    Bon, ça devient pensum ce chapitre, alors j’abrège parce qu’il va bien falloir que je relise non ? Quoique…

    Sachez que j’ai fini par quitter le parking sans appeler mon copine de vipère, tourné un peu dans le quartier pour repérer un futur boulot (il y avait aussi des bouleaux je crois ou étaient-ce des peupliers ?, c’est en bord de rivière, je ne dirai pas laquelle à cause de la diffamation, faut pas qu’on reconnaisse de qui je parle, de quoi : ça vous avez compris que j’y arrive très bien) et hop, direction la maison.

    Je me suis arrêtée dans un magasin bricolage-matériaux, près d’une autre rivière mais ce n’est pas la même, et je n’ai pas trouvé de support pour peindre alors c’est là que je me suis dit que j’allais écrire.

    Enfin, pas tout de suite. Comme je me disais encore et encore, « ah la salope ! » j’ai décidé de lui écrire. Voilà et je vais vous en faire profiter. Et peut-être va-t-il me falloir beaucoup de Lachésis mutus, mais bon, ça vaut mieux que des anti-dépresseurs, pour moi comme pour vous.

    Comme disait Montaigne, je n’écris pas pour moi toute seule, vu que c’est un homme il n’aurait pas pu écrire ça, mais l’idée est là « lorsque je parle de moi, c’est aussi de vous dont je parle » en gros.

    Au prochain chapitre vous aurez : une ou plusieurs version de la lettre écrite ce matin, si si, je vous promets elle est écrite, un journal objectif mais néanmoins désopilant des agissements de Sainte Rita, du sarcasme, de l’humour, des questionnements, que sais-je encore ? Je me demande s’il ? ! Je suis embêtée, j’ai la réponse à la question que je me posais. Oui, je pensais au journal de « Tartarin au jour le jour ». Etait-ce bien Tartarin ? Vous vous souvenez un petit bonhomme avec un trop grand béret ? Mais si !… Enfin bon, c’était une bande dessinée. Qu’est-ce que j’aimerais faire une BD ! Quoique Sengaeiram aurait beaucoup plus de mal avec le tapuscrit et elle n’a vraiment pas mérité ça. Déjà qu’elle va devoir lire tout ça, oh mon Dieu, la pauvre ! Stop.

    Vous avez vu la maîtrise ! Stop. Et hop, j’arrête.

     

     

     

Galàpagos dans sa robe d'été, en Finlande le dragon se couvre de fourrure l'hiver pour supporter les rigueurs du climat

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