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Chapitre 4 Ordres, contre-ordre, mauvaise foi et délires paranos

Publié le par Ulisitaladu "tous droits réservés"

Automne, suite d'un mois aussi long qu'une nuit d'hiver en Finlande...
Sainte Rita :

« Il n’y a que moi qui touche aux animaux. Notez les soins à faire."

Résultat : Ef, son médhaure, a eu très mal aux oreilles pendant 3 semaines.

Et quand je le lui rappelle.

« J’y vais tout à l’heure, j’ai oublié. Je ne peux pas être partout ! »

Je lui demande, ce samedi matin, si je dois m’occuper des rennes et des médhaures car il lui arrive de le faire le matin avant mon arrivée.

« Tu sais bien que TU fais tout quand JE suis toute seule ! »

(Les yeux levés au ciel, haussement d’épaules excédé, il y a de quoi enfin, qu’est-ce qu’il me prend de poser des questions idiotes ?)

Variantes :

« Si je ne te dis rien c’est que tu dois tout faire. »

« Si je ne te dis rien c’est que tu ne dois pas faire les médhaures. »

« Si je ne te dis rien c'est que j'ai déjà nourri les rennes »

« Si je ne te dis rien c'est qu'il faut nourrir les rennes. »

Heureusement pour eux, les rennes savent très bien expliquer qu'ils n'ont pas eu à manger...

Un exemple typique de son machiavélisme :

« Ne t’occupe pas des bidons de détergent vides. Laisse-les dans le sas. Lutinune s’en occupera lundi. »

Et le lundi, que croyez-vous qu’il arrivât ?

« Lutinuuuuuune !!! (strident, genre ultrason) Qu’est-ce que c’est que ces bidons que t’as laissés traîner ! »

Je n’étais pas là mais la juste colère a bien dû générer un langage fleuri ou une lamentation style : « Je ne comprends pas pourquoi je suis affligée d’empotées pareilles, mais à quoi vous pensez ? Ça vous arrive de réfléchir ? etc…"

Parce que les changements de consignes sont permanents et nous ne savons plus qui fait quoi, quand,où, comment ?

Aujourd’hui où est-on censé mettre les sacs poubelles ? Dans la brouette?Dans le coffre de la voiture réservée aux poubelles?Dans le sas ? Sur notre tête ?

Le Dimanche 1suivant:

« Ah mais ça va pas ça! Il ne faut pas faire la vaisselle quand il pleut, ça fait de la buée. Laisse-la aux autres dans ces cas-là. »

D’accord, mais en automne, en Finlande, il peut pleuvoir pendant des jours et des jours. A raison de moult gamelles sorties et salies pour le moindre demi sac de croquettes distribué, le stock de gamelles ne suffira pas au-delà de deux jours.

D’ailleurs le sac en question est éventré sur le sol.

Il y a des croquettes sur les tables, sur les planchers, enfin partout ; alors pourquoi sortir des gamelles, d’autant qu’il y en a à demeure, qu’il suffirait de compléter avec ces Bonnes Croquettes du Dimanche ?

(C’est Maman qui donne !)

Pourquoi ?

Je vais vous le dire parce que ça fait trop rire ma copine de vipère : Sainte Rita a peur de tous ces dragons « prêts à s’entre-tuer » pour les Bonnes Croquettes ou la Bonne Soussoupe !

On dirait un dompteur nourrissant des fauves…

J’avoue qu’aux retours de congé, mettons deux ou trois jours d’absence, j’ai effectivement vu des animaux nerveux et stressés devant des gamelles vides, sans eau ni nourriture.

Un jour j’ai protesté :

- « Mais enfin, c’est n’importe quoi, ils n’ont plus rien ! »

Sainte Rita :

-« Oui mais j’étais toute seule ! »

(Et alors ?)

Je râle.

Une autre fois :

- « Mais c’est insupportable, pourquoi n’ont-ils ni à boire, ni à manger ? Ils sont dans un enclos, pas dans la nature où ils pourraient se débrouiller. Non, ce n’est pas acceptable, regarde comme ils sont stressés les pauvres ! »

Sainte Rita :

-«  Oui, j’ai fait exprès pour voir si les fonds des gamelles étaient propres !

- ??????????????

……. Ben oui, ils sont propres ! Non ?


                                                        *

Même mois d'automne riche en enseignements sur la façon de rendre folle une lutine déjà bien éprouvée...

Ste Rita dans son meilleur rôle, Cruella d'Enfer:

« Dimanche, tu es passée à côté de Laventin sans le voir hein ! Le pauvre, il se traînait. Tu l’as laissé agoniser hein ? Il y a quelque chose qui ne va pas chez toi hein ! »

J’étais effondrée, j’aimais et je surveillais particulièrement ce dragon qui déprimait visiblement depuis des semaines, depuis qu’il avait été séparé des médhaures avec qui il vivait auparavant.

Au printemps on a changé de terrain et il s’est retrouvé dans un enclos, enfermé avec des dragons alors que Cruella me l’avait présenté ainsi :

« Voilà Laventin, il est spécial, il se prend pour un médhaure. Il vit avec sa meute. »

Alors pourquoi l’en avoir séparé, rien ne le justifiait : d’autres dragons en liberté vivaient près de l’enclos où se trouvaient ces mêmes médhaures.

Et surtout elle venait de me reprocher récemment de « perdre du temps à dire bonjour aux dragons en arrivant le matin » alors qu'ainsi je voyais de suite si quelque chose clochait, les urgences à traiter en priorité, surtout le dimanche, avant qu’elle ne parte.

Elle nous oblige depuis peu à noter tout ce qu’on fait pour savoir si on est rentable, comme perte de temps ça se pose là !

 

Un dimanche matin...

Dans un des chalets, elle entre, enveloppée dans un châle blanc.

Ce qui m'intrigue, elle s'habille toujours en noir d'habitude...

Je la connais assez pour savoir qu’elle tente ainsi de se protéger de mes ondes négatives et me le faire savoir.

Ce n’est pas un vieux singe qui va m’apprendre à faire des grimaces.

D’ailleurs j’avais un médaillon de la Vierge béni à Lourdes (il faut ce qu’il faut) sous mon tee-shirt Sitting-Bull, un pendentif en forme de silex en onyx et mon sac médecine contenant un peu de maïs,une pierre, des plumes et ma cinquième dent de sagesse ( ben si, j’en avais cinq !!!…)

Comme « repousse-sorcière » j’ai par la suite rajouté du gros sel.

  1. Attaque en douceur. Bizarrement les dragons attentifs m’entourent, elle, elle est entourée de … vide !

  2. Et manifestement ça l'intrigue, elle leur jette des regards courroucés...

-« Lutinecinq, faut que je te parle : je ne peux pas garder quelqu’un de dépressif. Il faut rester chez toi. Ici les dragons sont heureux. Et tu les perturbes avec tes mauvaises ondes !

-Et si tu refuses d’écrire ce que tu fais chaque matin au refuge, on ne saura pas ce qui reste à faire tu comprends. Ça ne sert à rien de nettoyer tous les jours le sol par exemple !

(Il y a trois semaines elle m’a dit : « Mais il faut désinfecter tous les jours, c’est in-dis-pen-sa-ble : il y a des virus, des microbes, et puis avec ce temps humide mon sol doit être impeccable, ça évite qu’ils souillent ensuite leurs couvertures »).

-Et puis tu es passée à côté de Laventin ! »

Silence lourd… pour bien enfoncer ce clou dans mon poignet sanglant !

Bien sûr elle n’évoque jamais le « pourquoi ».

Est-ce que j’en fais trop ou pas assez ?

Et ce jour-là il y avait un bénévole dans le parc, il l’aurait vu non ?.

-« Et tu es trop exigeante pour des détails dont on se fiche. Les étagères à garder propres par exemple. »

Youppee, aujourd’hui apparemment je ne nettoie rien !

 

Mais si vous n’avez jamais appris à mettre comme-y-faut une couverture sur une étagère, retenez ce moment fort.

Leçon donnée par Sainte Rita, passant après moi et refaisant ce que je viens de faire.

-« Prendre la couverture, la secouer, la replier comme ceci et pas comme cela, sans replier ce qui déborderait de l’étagère parce qu’il faut utiliser chaque surface justement, équitablement, et que si tu replies ce bout là, il a aucune chance d’être sali comme le reste.

-Tu vois, ainsi on a les quatre faces identiquement salies et puis après on en met une propre. Tu comprends ? »

Je me rappelle bien ce jour.

Et je me souviens aussi que je venais d’installer des draps propres sur les étagèresdésinfectées.

Puis les couvertures sur les draps.

  A savoir 72 couvertures, sur 24 draps à replier sur 24 étagères de + ou – 2m80 de longueur, en mélaminé (donc lourdes), se chevauchant parfois, certaines dans des angles et configurations impossibles.

Et que j’ai fini cette tâche à 14h30 et que je n’ai pas pu justement aller caresser Laventin qui me regardait, lové sur une chaise, triste, oh ça oui, suicidaire déjà ?

Il est mort le dimanche suivant. Comment ?

Dieu que j’étais fatiguée, plus de jambe, plus de bras, essoufflée, le cœur crispé par trop d’efforts.

                       *Sortie de flash back. Hop!Hop! Hop!*

Sainte Rita encapuchonnée continue à parler, à monologuer, à s’écouter dans toute sa Mansuétude.

Elle m’a parlé du véto, encore un incapable celui-là avec tout l’argent qu’elle lui laisse, et d’elle, et d’elle. Elle encore. Ste Rita et ses divines oeuvres. Ste Rita et ses divines vertus. La Bien-Heureuse Ste Rita....

Ah oui :

« Et on est pas là pour fêter des anniversaires ! »

Ah ? Comment est-elle au courant qu’on voulait s’organiser, après le boulot, une petite pause pour les 25 ans d’une lutine ?

Elle a des jumelles sophistiquées, a-t-elle mis en plus des micros ou rôde-t-elle subrepticement en tapinois, à l’affût, l’approche ventre-entre-les-oreilles, la progression patte après patte à la façon d’un caméléon…Rita 007.

Savez-vous, ou souvenez-vous...

(Pfffou!Je ne sais plus moi ! Et puis il y a Kimi /chat qui piétine mes dossiers. Ah, au fait, c’est le pied de ne pas travailler le dimanche, je savoure les grands prix de F1 à fond et Kimi/Worldchampion a fait un podium aujourd’hui, c’est carrément le pied !).

Souvenez-vous que nous n’avons pas le droit de nous parler. Et nous nous croisons rarement… Mais il nous arrive de fumer une cigarette Lutinune et moi et … la fumée s’élevant devant un chalet, nous sommes visibles, peut-être audibles en tout cas odocibles (ben quoi ?).

Comme elle compte les mégots (vilaine lutine Lutinetrois !, un jour tu en as fumées combien déjà trois? Quatre?!!) j’ai, c’est pas bien, je le confesse, ramassé les mégots des maçons pour les mettre dans la boîte à mégots… J’adore m’amuser, je suis d’une nature joueuse comme fille, à près de 60 ans, c’est pas sérieux !

En parlant de Formule 1, voilà comment s’est passé le premier clash, ma première rébellion… Enfin, une tentative, une ébauche…

Au début personne ne travaillait le week-end. Sauf un samedi sur deux je crois, à mon arrivée. Sainte Rita m’a demandé si je pouvais assurer quelques gardes, « seulement garder. »

Ça ne me gênait pas, c’était en hiver donc pas de grands prix de F1. Et de préciser à quelles dates j’étais disponible.

Je les lui ai donc notés et eu l’imprudence de noter les dimanches non négociables, soit en matinée, soit l’après-midi.

Ensuite elle m’a demandé de venir l’aider le samedi, juste pour les urgences (pipis, croquettes, compléter l’eau et secouer les tissus).

Et puis, samedi et dimanche, toujours « juste pour les urgences ».

La saison de F1 démarre et bizarrement, de plus en plus souvent, la voilà qui m’appelle au débotté et me raccroche au nez si je dis non.

Là, je n’ai pas encore de contrat (hé ! Whatdidyouexpect ?) Je n’ai jamais dit que ce n’était pas bénévole.

Enfin, je gagnais les croquettes pour mes chats.

Meûh non, je n’ai pas de dragons, j’ai bêtement des chats, les dragons c’est une espèce d’animaux de compagnie de garde, comme les kanninen.

Ils protègent de la diffamation.

Mais revenons à nos moutons.

Vous savez que les Finlandais sont passionnés de sport mécanique.

On a Hakkinen, Raikkonen, Toivainen, Etiaaïnen, ah non, ça c’est le chat de Quiétus.

 

Sainte Rita s’en fout, elle regarde la papamobile qui est une auto inventée par Playmobile et Oui-Oui,  promenenant Benoît du même nombre que le roi des Français qui a confondu le podium et l’échafaud, mais où avait-il la tête ?

  • « Tu ne ferais tout de même pas passer la F1 avant les dragons non ?! »

Je l’ai entendue penser (j’ai des moments comme ça d’auditive extra-lucide, surtout en cette période), penser donc « et pourquoi pas tes enfants ou tes expos ? ».

Je peignais depuis quelques années et exposais alors assez régulièrement. Mais je vous préviens honnêtement, je ne sais pas dessiner sauf peut-être les paquets de cigarettes en cours d’art plastique et on voudrait que les jeunes ne fument pas !

Passons et refermons une parenthèse que je n’avais même pas ouverte, pour une fois.

Petit à petit j'ai dû venir TOUS les week-ends ET ménage à fond ET à tous les postes, alors qu'en semaine nous sommes deux, voir quatre, pour le même travail. Enfin nous étions….

En ce début d’octobre rouge, elle me dit que j’aurai désormais un week-end de libre par mois. A ce stade j’ai déjà assuré vingt cinq dimanches et quatre ou cinq jours fériés, ni majorés, ni rien, juste le téléphone raccroché au nez quand je ne pouvais pas.

(Salut Docteur House, mon chat d’amour qui est borgne et qui lui au moins ne piétine pas mes dossiers.)

Je lui propose le 24, je sais qu’il y a un Grand Prix, pas folle la guêpe. Ce week-end là aussi mais c’est un peu juste pour s’organiser.

« Pas de problème » me dit-elle.

Ce dimanche-ci alors que je viens de travailler en songeant mélancoliquement au Grand Prix que je suis en train de rater, on en reparle et elle me confirme, le 24 je serai libre.

Alors, qu’est-ce qui cloche chez moi, je lui dis gentiment, naïvement, bêtement, stupidement, fièrement, parce que je n’ai pensé qu’à ça le matin, très tristement tout de même, je lui dis, pour qu’elle voie qu’elle pouvait compter sur moi, et que mon travail compte beaucoup pour moi, je lui dis donc :

« Tu sais, il y avait un grand prix ce matin ».

Ne faites jamais ça !

Ne montrez jamais que vous pouvez prendre sur vous, faire un effort, renoncer à quelque chose qui vous tient à cœur.

Ne révélez pas davantage votre vocation, vous m’entendez, enfants de tous âges, et surtout adolescents, collégiens de 3ème année, jamais !

Dites n’importe quoi, que vous voulez être plombier si vous voulez faire de la peinture sur soie, poète si vous voulez être ingénieur, avocate si vous voulez être puéricultrice, apiculteur si vous voulez être juge pour enfants, Tony Parker si vous ne voulez surtout pas être basketteur.

Cachez vos rêves, vos vrais projets de vie, tenez-vous juste au courant des lois et prenez un avocat très tôt. Ne vous laissez pas vacciner contre la vie. Luttez contre les OGM et pas que dans votre assiette !

Et la voilà partie, jubilante à l’idée de me casser vite fait, bien fait.

L’œil se plisse.

Le sourire est carnassier.

La peau est moite de sa méchanceté qui sourd par tous les pores.

Elle se campe sur ses jambes, le torse légèrement en biais, exprimant un incommensurable dédain et lâche d'un ton méprisant :

-« Je ne vais quand même pas tenir compte de vos passions !! Pour moi ça ne rentre pas en ligne de compte !. »

Son corps, son attitude ajoute « pfff ! »

Je lui réponds que ce qu’elle vient de dire me peine beaucoup, que j’ai été triste ce matin. Je suis au bord des larmes, elle en profite à fond. J’ai totalement oublié ce qu’elle rajoute en guise de banderille mais elle commet l’erreur de hausser les épaules et de me tourner le dos en lâchant :

- « D’ailleurs, tu travailleras AUSSI le 24 ! ».

Il ne faut pas hausser les épaules en me tournant le dos !

C'est la provocation qui me fait sortir de mes gonds.

J’allais partir en pleurant et voilà que mon corps prends la défense de mon cœur, que ma raison va voir ailleurs si j’y suis et je vire et fonce, prête à en découdre, du style « viens le dire ici si t’es un homme », sauf que nous sommes deux femmes ménopausées mais bon… Où est-il ce psy qui m’avait conseillé de pratiquer le karaté ? Vous aviez raison Docteur, j’aurai dû vous écouter.

Vous vous rendez compte !

J’étais déterminée à répliquer, à hausser le ton !

Demi-tour, un pas, non attendez voir, ce n'est pas assez martial ça.

Voilà, je le tiens : j'opère illico une volte-face, fente avant , dressée sur mes ergots, prête à en découdre...c’est mieux non ?

Et hop elle fonce chez elle et se « claquemure ».

Peut-être est-ce à partir de là que j’ai habituée ma voiture à ce refrain « Ah ! La salope ! ».

Au téléphone, le soir Quiétus était horrifié :

-« Quoi ? Elle t’a fait ça ? Pauvre maman, mais c’est pas humain ! ».

Quant à mon grand Lugâg (son surnom, les prénoms sont étranges en Finlande mais quand même!) :

- « Tu veux que j’y aille maman ? On ne peut pas la laisser te faire ça. Il y a les prud’hommes tu sais ! ».

Dans la famille, la Formule 1 c’est Noël, c’est le 14 Juillet, c’est le 1er Mai. C’est une Fête de Famille.

Même en pleine rupture, mon mari et moi faisions taire nos griefs et autres bouderies entêtées parce qu’il nous était impossible de ne pas en parler ensemble, de ne pas trépigner ensemble, de ne pas partager l’excitation et l’appréhension du départ. Nous avons tellement passé de temps sur les bords des circuits dans les odeurs grisantes de caoutchouc, d’essence et d’huile brûlée. Et les enfants ont grandis, Quiétus, étudiant, ne revient qu’aux vacances, et nous avons besoin de ce fil qui nous relie.

Et Cruella le savait, je le lui avais confié pour expliquer ma liste de demi-dimanches non négociables. J’aurais mieux fait de raconter des conneries, messes dominicales tiens, voilà du sacré.

Païenne va !

Dès le lundi elle s’est vantée de m’avoir fait partir en pleurant et aurait aimé que les autres lutines se gaussent de moi avec elle…

Pas de bol, les lutines aiment toutes la vitesse, le pilotage, et toc ! Et même Benevola, qui arrivait souvent en retard quand elle me remplaçait le dimanche après-midi, ne m’a jamais fait rater un départ de Grand Prix.

Aussi, le matin suivant, quand je suis arrivée et qu’elle m’a crié, magnanime et généreuse mais de loin quand même :

-« Allez, va, je te le donne ton dimanche 24 ! »

J’ai haussé les épaules et son effet est tombé à plat.

Mais depuis ce jour, je sais qu’elle est peureuse, autant que moi, mais pas pour les mêmes raisons.

J’ai peur de mes propres colères, même si elles ne sont que bisannuelles en moyenne, ou, plutôt, SURTOUT parce qu’elles ne sont QUE bisannuelles.

 

 

 

 

 

un skogkatt de Freyja

un skogkatt de Freyja

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